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Arthur Ténor - auteur jeunesse
22 avril 2022

Lu sur...

Quelle brillante critique, pas seulement parce qu'elle est positive et m'honore, mais surtout parce qu'elle est intelligente (le fond du message est parfaitement cerné) et particulièrement bien rédigée. Félicitations à son autrice, vraiment.
https://dragonlyre.wordpress.com/2022/04/21/no-limit-la-violence-arthur-tenor/
No Limit La Violence ! – Arthur TÉNOR
PRÉSENTATION DU LIVRE
⌧ CARACTÉRISTIQUES ⌧
Titre : No Limit La Violence !
Auteur : Arthur TÉNOR
Éditeur : Scrineo Engagé
Parution : 06 Janvier 2022
Pagination : 211
Prix : 10,90 €
★ Jeunesse ★

 

« À 14 ans, Hugo n’a connu que des écoles des quatre coins du monde, et n’a jamais vécu en France. Jusqu’au jour où, contraint de regagner le pays avec ses parents, il intègre un collège supposé ordinaire où il espère bien faire de nouvelles rencontres. Sa déception va être cruelle. Car, très vite, il découvre que son nouveau collège est un chaudron frémissant de vieilles rivalités de quartiers, où deux clans se livrent une guerre sans merci. Laquelle, de la bande des Mariniers ou de celle des Tanneries, dominera l’autre ?
Hugo se sent comme un extraterrestre dans ce monde de la violence adolescente ordinaire. Et il tient absolument à rester neutre. Pourtant, et presque en toute conscience, il va se laisser piéger. Jusqu’où ? »

 

EXTRAIT
CHRONIQUE

Hugo a quatorze ans et a changé d’école au gré des mutations de son père à l’international, jusqu’à ce qu’une maladie contraigne ce dernier à se rapatrier en France le temps de sa convalescence. Quand l’adolescent débarque au collège de son nouveau secteur, il ne s’attendait pas à une telle guerre des tranchées entre les représentants de deux quartiers : les Mariniers et les Tanneries. Garçon sans histoire, posé et réfléchi, Hugo observe d’abord les rivalités de loin. Un beau jour, un smartphone finit malencontreusement cassé pendant un de ces jeux idiots où on se lance un objet entre copains pour agacer un tiers, et à partir de là, c’est l’escalade. L’autre bande réclame justice, la spirale infernale de la vengeance est en marche, avec de moins en moins de remords et d’inhibition chez les différents intervenants. Si au départ, Hugo semblait vouloir aider à rétablir la paix entre les deux clans, son caractère change au contact de l’effet de groupe. Il émerge rapidement de lui un sentiment de supériorité, une audace, un trop-plein d’assurance qui lui font sous-estimer la gravité de la situation et les tensions flambent encore lorsqu’il refuse de prendre part aux altercations aux côtés des habitants de son quartier. Ses tentatives de médiation se soldent toutes par des échecs criants qui le font presque passer au rang d’ennemi n°1, toutes bandes confondues. Trouvera-t-il enfin les mots justes pour ramener le calme avant que l’irrémédiable ne se produise ? Saura-t-il désamorcer la bombe sur le point de faire exploser leur quotidien ?

Entre cyberharcèlement, bastons sur le parking, bizutage dans les toilettes, vandalisme et bris d’objets, les violences ne manquent pas, comme le laisse supposer le titre de cet ouvrage. La gravité des faits empire au fil des pages et on finit par ne plus voir d’issues possibles à toute cette haine héritée d’on ne sait trop où, mais qui doit remonter à bien plus loin qu’un simple nom de rue et une rivière servant de frontière physique entre les « gentils » et les « méchants ». Arthur Ténor veille à ce que sa plume reste accessible à tous, ce qui en fait un ouvrage idéal dès les premiers jours de collège, justement. La construction de son intrigue dénote un travail de réflexion certain, l’escalade de la violence se fait subtilement, tout comme le changement de comportement d’Hugo. Ce dernier n’est pas si innocent que cela dans le fond, puisque quand il commence à déraper dans son approche du problème, il ne cesse de rechercher l’aval de son Maître Zen à l’autre bout du monde afin de taire des doutes qu’il sait légitimes. Le parallèle avec les Jedi de Star Wars est d’ailleurs bien trouvé, car en se servant de cette référence de pop culture, l’auteur facilite l’identification de ses jeunes lecteurs à son personnage principal. C’est une saga qui parle à chacun à travers les âges, que l’on soit fan ou non ! En bref, Hugo n’est encore qu’un enfant. Il est humain, et donc faillible. En dépit de ce qu’il peut parfois penser, il n’a pas la science infuse, il commet des erreurs et devra un jour ou l’autre en payer le prix.

Nuances ou pas, Arthur Ténor ne fait toutefois aucune concession sur ce mal qui ronge les quartiers. La violence qui appelle à plus de violence, la surenchère jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour regretter. Je ne m’attendais d’ailleurs pas à ce que l’auteur aille si loin vu le public visé ; la chute de ce récit ne m’a que d’autant plus choquée. L’ensemble reste crédible et chacun sait que cela arrive, par chez nous et ailleurs dans le pays, dans le monde, mais d’être ainsi mis au pied du mur, face aux conséquences désastreuses de ce qui avait débuté par une bête altercation autour d’un smartphone dernier cri, cela contribue forcément à la remise en question, à l’éveil des consciences, au besoin de dialoguer sur des faits similaires pour éviter que cela ne se reproduise. L’auteur ne nous ménage pas, mais on sent une grande humanité dans son message. C’est un cri de ralliement, un « c’est assez ! » d’anthologie. On ne peut que déplorer l’incroyable gâchis auquel n’aboutit que trop souvent pareil cycle de vengeances. En dépeignant un gentil garçon ordinaire et en situant l’action dans un coin de France qui l’est tout autant, Arthur Ténor nous rappelle que personne n’est à l’abri de ce genre d’événements. À chacun de rester vigilant et demander de l’aide aux adultes quand cela va trop loin… et tant pis pour ce qu’en diront les copains…

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Arthur Ténor - auteur jeunesse
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