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Arthur Ténor - auteur jeunesse
10 septembre 2014

Il s'appelait... le Soldat Inconnu

Une lecture touchante de Christophe Boutier, prof doc du collège La Fontaine de St Germain des Fossés.

" http://colllafontaine.over-blog.com/ 

Publié par Le cédéiste  - Catégories :  #Livres à dévorer !

« Il s’appelait… le soldat inconnu » Arthur TENOR. Folio Junior.

Les élèves de 3ème liront ce livre dans le cadre du projet de célébration du Centenaire de la première Guerre Mondiale.

J’ai pris plaisir à lire la biographie fictive du soldat inconnu écrite par Arthur Ténor.

J’ai été ému par ce joli texte fort prenant, bien écrit, et aux personnages attachants que j'aurais aimé, malgré tout, connaître davantage. Toutefois - Arthur Ténor a su leur donner une existence, une vie, une vraie, et le soldat inconnu ne devient pas si inconnu que ça : il est un proche, un voisin, un ami... Ont partage ses joies puis ses peurs... Ce n'est donc pas rien ! Ce "pari" d'écrire une biographie du soldat inconnu est une réussite.

Voici un récit pédagogique pour faire connaître la Grande Guerre, pour ne pas oublier le passé (qui pourrait se reproduire ?), en guise de mémoire, un roman qui s'adresse à de "jeunes" lecteurs (les plus âgés liront aussi avec plaisir) peu au fait de la vie quotidienne d’un jeune soldat de 19 ans lors de la première Guerre Mondiale. Ils apprendront beaucoup de cette lecture sur les affres de la guerre et les conditions de vie exécrables des "poilus".

On suit, dans le texte d'Arthur Ténor, un jeune paysan français joyeux, épris de la jolie Lucie, la fille de l’instituteur du village. Ce sont des instants de vie. On suit François tout au long de sa vie de jeune homme, depuis son premier souffle jusqu’à ce qu’un obus de 75 lui ôte la vie en 1916, au fort de Vau, à Verdun. On côtoie François dans sa vie d’écolier de la campagne, dans ses jeux d’enfants où les conflits avec les « branquignoles » d’Alphonse se règlent à coups de « bouses de vaches » (un clin d’œil à Louis Pergaud et à sa Guerre des boutons). On vit les passions de l’adolescent pour la sculpture en bois de charme, la menuiserie, les premières « expériences scientifiques » du petit bisou sur la bouche dans la grange à foin, un émois amoureux qui se transformera en un véritable amour pour Lucie. Et puis… et puis…

Arrive le 1er août 1914, la guerre avec l’Allemagne qui va rompre cette douce quiétude. Le roman change de ton. L’angoisse remplace l’enthousiasme et la promesse d’un destin heureux.

L’angoisse, les lecteurs l’a connaissent eux-aussi. Car la force d’Arthur Ténor est, en effet, de favoriser l’identification à François, à Lucie, deux jeunes gens qui auraient pu être n’importe lesquels d’entre nous. Et puis... Il y a ce sentiment, terrible, omniprésent à chaque page… cette peur... celle de la fin d’une histoire que l’on sait irrémédiable, inéluctable. Et puis.. ce goût amer, en bouche… toutes ces vies gâchées dans d'inutiles et absurdes combats.

La guerre ! Le lecteur la vit anxieusement (jusqu’en 1916) ! Il et invité aux premières loges, depuis le premier jour alors que François et sa famille moissonnent. Il découvre alors ce que fut la... VIE (ou la détresse ?), celle de nos aïeux. La mobilisation des hommes, le rôle des maires, du garde-champêtre, les adieux, le départ en train des « bleus » pour le front, l’instruction du fantassin, la vie dans les camps retranchés, l’horreur du champ de bataille, les assauts et le baptême du feu, les corps à corps, les canonnades... Les blessures, la misère des hôpitaux militaires... Les moments de joie lors de rares permissions, les échanges épistolaires, et puis... les amitiés brisées... la mort ! Car la réalité est là, François va mourir !! Le lecteur le suit, impuissant, bouleversé, vers sa tombe. Celle du soldat inconnu. Cent quarante-sept pages plus tard, le lecteur referme le livre, la gorge nouée !

A lire !
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