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Arthur Ténor - auteur jeunesse
29 décembre 2016

Une analyse d'un enseignant sur " Terroriste... toi " d'une grande finesse et qui appelle des commentaires...

Voici ci-dessous une analyse critique de mon roman remarquable et qui appelle à la réflexion et à des commentaires, notamment de la part d'enseignants de collège, car en effet se pose cette question : " à quel lectorat cette oeuvre est-elle destinée ? ". Je répondrais bien " à tout le monde " mais ce serait une réponse sans risque, auto-valorisante et un peu simpliste sans doute. J'avoue ne pas savoir...

Un grand merci à M. Palascak, et puisse ces propos susciter des envies d'alimenter le débat...

Sur le site Rich & Co Editions animé par M.  Richard PALASCAK : https://richncoeditions.com/2016/12/29/terroriste-lui-by-the-rich-himself/

« Terroriste, toi !!! », l'attentat littéraire d'Artur Ténor

Mais qu’avez-vous fait là, M Ténor ??! (lol) Je comprends maintenant pourquoi vous vous inquiétez tant de la réception de ce roman, car il s’agit d’une œuvre particulièrement dérangeante, et pour tout un tas de raisons qui vont bien plus loin que le sujet traité, mais qui relèvent également du traitement de celui-ci.

La problématique dominante qui se dégage de votre texte est la suivante : à quel lectorat cette œuvre est-elle destinée ?

    Commençons par le lecteur adulte lambda que je suis. Tout d’abord, j’ai lu le roman d’une traite, incapable de « décrocher », entièrement happé par l’intrigue, le suspens, le « choc » quasi fascinatoire d’une révélation abominable. Mais d’où provient réellement ce « choc », hormis de la monstrueuse réalité des faits, très habilement décortiqués dans les moindres détails par un regard d’une acuité « chirurgicale »?

    De mon humble avis, une grande part du « trouble » ressenti provient de l’association (juxtaposition au départ et fusion par la suite) de deux univers littéraires diamétralement opposés, dont le résultat « monstrueux » (au sens étymologique d’une association d’éléments qui ne vont pas ensemble ) déconcerte. D’un autre côté, c’est justement ce « choc » des contraires délibérément recherché qui est le plus à même de traduire l’horreur révélée.

    Je m’explique. Le roman se compose de 3 parties essentielles : l’avant, le pendant et l’après. L’avant fait d’emblée alterner parallèlement 2 mondes, 2 genres et 2 styles radicalement opposés : le roman de jeunesse d’une part (logique puisqu’on y parle de 2 jeunes adolescents encore habités par l’innocence de l’enfance, de leur environnement naïf et attendrissant : la famille, la fête d’anniversaire, le meilleur copain, la grande sœur, la maman, les « bêtises », les fêtes de noël, etc…). On est donc à l’opposé du monde impitoyable des adultes, avec la fable festive de la période de l’avant (jeu de mots involontaire mais intéressant… Ha !), la joie et la fraternité d’une société libre et en paix, l’humanisme naturel des familles liées par l’amour. De l’autre côté, on se heurte brutalement au style brutal et froid du polar, avec l’absence totale de morale et d’humanité des criminels, la cruauté glaciale des sociopathes en puissance, la perversion de toute conception du bien et du mal, l’absence de tout alternative face à la détermination destructrice et sanguinaire des prédateurs humains. Dès le départ, on sait qu’il n’y aura aucune possibilité de résolution, le lecteur sera coincé jusqu’au bout dans ce « fatum » tragique ignoble, qui met les êtres les plus innocents entre les griffes acérées du « mal » incarné. Pour résumer grossièrement : le conte de noël pour enfants se transforme en film d’épouvante pour adulte. Forcément, ça choque ! Mais c’est sans doute ce cocktail explosif qui permet de rapporter le plus fidèlement toute l’horreur de l’abominable réalité abordée, un choix littéraire « brutal » et paradoxalement très subtile et nuancée, donc problématique à une réception lectorale populaire et généralisée.

    Quand on commence le roman, en tant qu’adulte on se dit : « ce bouquin n’est pas pour moi, c’est pour les ados. » Puis quand on arrive au milieu on se dit : « c’est insoutenable, ce n’est vraiment pas un livre à mettre entre les mains d’un jeune public ! » Le lecteur subit une sorte d’électrochoc, à l’image du traumatisme vécu par Timy , qui semble quant à lui témoigner du traumatisme vécu par Artur Ténor.

Dans la troisième partie du roman, située dans la période « post-apocalyptique » du récit, Timy s’efforce de comprendre ce qu’il s’est passé, notamment afin de pouvoir l’expliquer aux autres (ses camarades de classe, comme le ferait un instituteur en somme…). Hélas, il peine à la tâche car quelque chose d’indéfinissable s’est définitivement brisé en lui. Pour commencer, il a perdu sa part d’enfance.

    Juste après cet épilogue, Artur Ténor s’explique sur les raisons qui l’ont poussé à écrire ce roman. Sous le masque de l’enfant Timy se dévoile l’écrivain, qui a lui aussi tenté de comprendre… Comprendre afin de s’expliquer à soi comme aux autres ce « cauchemar   troublant », dans l’espoir d’aider voire d’empêcher l’irrémédiable. Oui, il s’agit bien de l’irrémédiable, puisque le cauchemar a déjà eu lieu : Charlie, Bataclan, Nice, etc….

    Comme Timy,son double fictif, Arthur Ténor cherche et trouve de nombreux « pourquoi » et « comment » de toute sorte, sur des sources fiables et très documentées. Il n’en reste pas moins désemparé, confus, toujours dans l’incompréhension et finalement incompris, depuis que s’est formée cette immense fêlure au plus profond de son être, le condamnant à vivre dans « l’intranquillité ».

J’en reviens maintenant à ma problématique initiale : quel est le lectorat « ciblé » ? Timy connait déjà une partie de la réponse, lorsqu’il se heurte à l’incompréhension et au « malentendu » (euphémisme) de ses camarades de classe. Selon moi, professeur de ZEP chevronné, l’étude de cette œuvre au collège semble vraiment très délicate. Elle risque de choquer de nombreux jeunes, qui ne sont pas encore assez formés au recul analytique, à la subtilité et aux nuances des textes littéraires complexes, à l’auto-questionnement philosophique et existentiel. Ainsi, pour prendre l’exemple des élèves dits « croyants », les modérés risqueraient trop de crier à l’amalgame, à la caricature, à l’insulte et à la diffamation. Les radicaux risqueraient trop d’identifier leur enseignant comme une cible à abattre, un ennemi avéré de la foi et de Dieu, un maudit mécréant. Je ne dis pas que l’étude de cette œuvre au collège est impossible, mais qu’elle requiert de la part de l’enseignant beaucoup de finesse, d’habileté, voire d’expérience…

De par ma propre expérience, d’un point de vue scolaire, le roman devrait plutôt être étudié au lycée, par exemple dans le cadre d’une séquence sur la laïcité qui mettrait en parallèle le terrorisme contemporain avec d’autres périodes de l’histoire, où d’autres pseudo « ennemis de la foi » ont été persécutés : les protestants à la Renaissance, les juifs au 20ème siècle, etc…

Autrement, il me semble que le choix de lire ce livre doit émaner du jeune lui même, d’un de ses camarades, d’un adulte qu’il respecte et en qui il a confiance, un proche, un parent, etc… de manière informelle, avec l’intention d’en discuter après lecture, de manière plus « éducative » que scolaire, plus humaniste que moralisatrice, plus privée qu’officielle…

    En ce qui concerne le lectorat adulte, c’est parfait, à condition qu’il ne s’arrête pas au premier chapitre en se disant :  « je me suis trompé,ce livre est destiné à un public dit de « jeunesse »  S’il n’est pas trop « rigide », le lecteur adulte se rendra vite compte que cette « naïveté » initiale sert justement de tremplin au désenchantement qui s’en suit.

    Pour conclure, j’ai adoré ce roman. La restitution brute et brutale d’une réalité inconcevable pour ceux qui ne l’ont pas directement vécue, ainsi que l’analyse des caractères qui produisent ce genre d’abominations cauchemardesques, est absolument fascinante et unique. Cela dit, cette même monstruosité, cette débauche d’horreur et de violence inouïes déployée par le mal absolu, l’atrocité « en live » exposée aux regards de tous, risque également de déranger les âmes sensibles et les lecteurs qui n’ont pas les moyens de dépasser une compréhension superficielle des textes complexes, subtiles et nuancés.

  Avec ce roman, Arthur Ténor semble être devenu brutalement adulte, malheureusement pour les uns, heureusement pour les autres… Je suis incapable de prévoir la tendance qui l’emportera. Que doit on penser d’une œuvre magnifique, fascinante et incroyablement passionnante (au sens passionnel, qui exalte les sentiments), dont les  fleurs sublimes ont poussé entre la vermine et sur la putréfaction (attentats de Charlie…)

A l’avenir de le dire…

Au lectorat de trancher…

Personnellement, j’adore, j’adhère et je comprends (en tout cas je le pense) le projet à la fois fou et génial de ce livre, dont le résultat est grandiose. Je ne sais pas s’il en sera de même chez tous les autres lecteurs. Je l’espère en tout cas.

note de la rédaction: 9/10 (un point de moins pour atteindre la perfection, dû aux craintes évoquées par rapport à la réception populaire de l’œuvre)

The Rich Himself

Terroriste

J'ajoute à cette publication la dernière critique mise en ligne. C'est sur le site :

 

Timmy, Marco et sa grande soeur partent à Paris pour acheter des accessoires pour l'anniversaire qu'ils préparent. 

C'est justement dans le grand magasin qu'ils ont choisi qu'un commando de terroristes a décidé d'attaquer afin de tuer des "mécréants".

A l'horreur de la situation se superpose celle de découvrir qu'il connaît l'un d'eux...

Un roman en triptyque avec la préparation, l'assaut et ses conséquences. La seconde partie est particulièrement prenante en cette année 2016 marquée par de multiples attentats.

La troisième partie est la plus dangereuse parce qu'elle tente, par le biais de l'exposé que le héros a décidé de réaliser sur le djihadisme, de trouver des raisons à l'implication de jeunes gens dans un massacre.

Des extraits d'articles sont insérés dans l'histoire et apportent une dimension supplémentaire de réalisme. En annexe Arthur Ténor évoque la genèse de son roman.

Au final l'auteur réussit à faire passer des émotions et un message tout en finesse. Il termine son récit par la question centrale des familles dont l'enfant est devenu un terroriste : Comment agir avant qu'il ne soit trop tard ?

A lire !

9791021405158
9,95 euros
135 pages
Niveau Collège

Terrorisme - Famille - Amitié - Pardon - Société - Violence - Manipulation

"C'est pour purifier le monde que nous tuons la vermine qui l'infeste. C'est un acte de foi, tu peux comprendre ça ?
- C'est Dieu qui t'a demandé de tuer des enfants ? l'interroge Timy, abasourdi."

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