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Arthur Ténor - auteur jeunesse
8 janvier 2016

Un prof en enfer qui fait de l'effet...

Vient d'être mise en ligne une critique de " Un prof en enfer ", reproduite ci-dessous.

J'en profite pour donner aux enseignants de collèges que cela intéresse une petite bonne nouvelle à propos de ces classes " défense globale " qui m'ont fait si forte impression et ont inspiré le présent ouvrage.

Cette option très originale, est passée du statut de dispositif expérimental à une préconisation dans le cadre de la nouvelle réforme. Parce que cela fonctionne bien !, et que l’actualité est malheureusement à un recentrage sur les valeurs fondamentales et que l’on a dépassé les 120 établissements en France, cette année.

La chronique de Pampoune...

 

Pourquoi ce livre ?

Ce livre me tentait depuis sa sortie et la présence de l'auteur à la Fête du livre de Saint-Etienne a été pour moi l'occasion de me procurer cet ouvrage qui me parlait tant, d'autant plus depuis que je savais que cette année je serais moi-même enseignante dans un quartier difficile.

De quoi est-il question ?

Antoine devrait être heureux : il vient de terminer ses études, a obtenu le diplôme tant redouté du capes et a même trouvé un premier poste pour enseigner ce qu'il aime par dessus tout : le français. Mais il y a un point noir a ce tableau idyllique : Antoine a été envoyé dans un collège réputé "sensible" de ZEP où, il en est certain, ses élèves vont le dévorer tout cru.

Le premier jour de cours sonne et Antoine entre dans la fosse aux lions, des lions bien décidés à lui pourrir la vie et à ruiner toutes les illusions qu'il pouvait encore avoir sur "le plus beau métier du monde". Rien de lui sera épargné : les humiliations, les attaques verbales et physiques, le non soutien de la hiérarchie qui vit selon l'idée même que, quoi qu'il arrive, l'enseignant est responsable de ce qui se déroule dans sa classe.

Mais bientôt, Antoine devra faire face à une expérience allant bien au-delà de tout ce qu'il avait pu imaginer et envisager jusque là...

Du côté de la forme...

Il est des romans où vous vous identifiez au personnage principal et il est des romans, comme celui-ci, où vous vous sentez être le personnage principal. La nuance ? L'idée selon laquelle le personnage du roman, sur bien des points, c'est tout simplement vous. Et bien ce roman a fait partie, pour moi, de la seconde catégorie car les sentiments d'Antoine, au fil des pages, j'ai compris que c'était les miens.

Dès le début du roman, nous sommes donc plongés dans l'enfer d'un collège de banlieue avec tout ce qui peut faire peur aux jeunes profs et, notamment, les élèves qui sont plus des monstres que des élèves avec cette volonté de vous détruire et cette volonté de vous montrer qu'ils en ont absolument rien à foutre à faire de ce que vous pouvez leur raconter mais qui sont les premiers à se plaindre si vous perdez courage et refusez de faire cours par exemple.

Mais ce que j'ai trouvé très fort avec ce roman c'est l'évolution du personnage que l'on va peu à peu voir sombrer dans l'alcool, la dépression, l'angoisse de remettre les pieds dans le collège. Et puis, il y a aussi l'évolution des élèves qui vont se montrer de plus en plus violent et de moins en moins gérables au point que, parfois, j'ai eu envie de jeter le livre contre les murs pour me déverser de la haine que je pouvais commencer à avoir envers ces élèves de fiction.

Le style de l'auteur est encore et toujours un style auquel on s'attache sans mal, qui nous fait ressentir les émotions du personnage et qui, surtout, est tout simplement un style magnifique et addictif qui nous fait refermer le livre à regret. L'auteur sait délivrer le message qu'il veut transmettre et n'oublie pas de nous offrir un retournement inattendu à la fin de son roman qui n'a pas été sans me faire pas mal réfléchir mais qui saura aussi faire réfléchir les élèves qui liront ce livre.

En conclusion...

Voici un roman qui mettra mal à l'aise élèves et adultes pensant que le métier de prof est "le plus beau métier du monde" de par le travail qui y est fait de se mettre à la place de l'enseignant dans un collège difficile. Mais, à la fin du roman, le lecteur se rendra compte que tout espoir n'est pas perdu et qu'il peut arriver le pire comme le meilleur. Ce roman m'a bouleversée et j'en conseille la lecture à chacun. Bravo encore à l'auteur pour son travail et pour tout ce qu'il m'a fait ressentir au fil des pages. Le coup de coeur n'est pas passé loin !

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Arthur Ténor - auteur jeunesse
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