Saison des prix... Un E-Youpi !

28 mai 2015

Saumur : "E-machination" reçoit le prix littéraire des adolescents

Aujourd’hui au théâtre de Saumur se tenait la cérémonie de remise du prix littéraire des ados “Délire de Lire”. Sur 5 écrivains en lice, le lauréat choisi par les jeunes s’appelle Arthur Ténor pour son livre E-machination, entre monde réel et jeux vidéos. Pour l’occasion, les 10 établissements de la région ayant participé à l’événement étaient présents, réunissant une centaine de collégiens et lycéens dans la grande salle du théâtre, en présence JM Marchand Marchand, et de Rodolphe Mirande, vice-président de la communauté d’agglomération en charge de la culture et de la communication.

La séance a commencée avec un discours de Rodolphe Mirande qui rappelait combien il était "important de lire afin d’échanger, d’affiner son jugement et de comprendre le monde qui nous entoure". Il a également rappelé que cette opération avait pour but de “donner aux jeunes l’envie de lire et de découvrir d'autres livres”. Et de conclure par une phrase de Julien Green, “un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade”.

Un prix décerné par les adolescents

Au total, c’est 12 classes de 4ème, 3ème et 2nd qui ont pu participer au jury du prix “Délire de Lire”. Pour cette 4ème édition, qui a commencée en septembre dernier, les élèves de 10 collèges et lycées de la région ont pu découvrir les romans de 5 écrivains jeunesse. Et celui qui a été le plus plébiscité, avec au total 261 votants, c’est Arthur Ténor, pour E-machination. L’écrivain qui se définit comme un “explorateur de l’imaginaire” était présent afin de répondre aux nombreuses questions des étudiants sur son parcours, son métier, ses livres, etc.

Arthur Ténor, un "explorateur de l'imaginaire"

Arthur Ténor a eu un parcours digne d’un roman. Après 2 redoublements et des difficultés pour écrire, l’auteur s’est motivé, a travaillé et un jour de 1998 ce travail a payé puisqu’il a été publié. “A l’époque, je ne comprenais pas l’importance de savoir écrire, j’étais un handicapé du verbe” explique-t-il aux élèves présents. Depuis sa première publication vers l’âge de 40 ans, l’auteur a publié plus d’une centaine de livres autour de thèmes bien différents. En parallèle, il est également directeur de collection dans une maison d’édition.

Lorsqu’un élève lui demande si il pensait gagner, il répond avec humour “bien sûr que oui, j’en étais persuadé au plus profond de moi même”, avant de préciser que “non on ne sait jamais si les lecteurs vont aimer notre travail. En soi, être sélectionné est déjà une preuve de reconnaissance, ça donne de l’espoir. Et quand on a de l’espoir, on peut s’autoriser à croire… Mais on est jamais sûr de rien”.

E-machination, un livre entre réel et imaginaire

Le livre primé par les adolescents raconte l’histoire de Clotaire, un geek un peu coincé et de Lucile une jeune prof très timide. Dans Le Jeu, qu'ils pratiquent “online”, ils forment un duo de choc, sauf que les deux jeunes gens ont de plus en plus de mal à vivre dans la réalité. Arthur Ténor explique que pour ce livre, l’inspiration lui est venu après avoir regardé le film Inception, avec Léonardo Di Caprio. Il a ainsi voulu écrire quelque chose qui mêlerait tant le réel et l'irréel, que même le lecteur s’y perdrait. Et c’est apparemment un pari réussi pour le romancier.

Le titre du livre n’a pas été choisi pas l’auteur, qui avait choisi au départ Fantasmagorie, mais par son éditeur. Et il ajoute en souriant “au départ nous n’avions même pas remarqué le jeu de mot entre e-machination et imagination… Et au final ça marche plutôt bien”. La couverture non plus n’a pas été choisi par Arthur Ténor, qui l’explique en disant que “ce n’est pas mon métier, je ne suis pas graphiste ou illustrateur. Il faut savoir faire confiance aux éditeurs pour ce type de choix”.

Le métier d’écrivain, un métier de travail et de passion

Les élèves ont ensuite questionné l’écrivain sur son métier et sa méthode de travail. Celui-ci décrit de façon simple que le travail d'un romancier se divise en trois étapes : la conception (imaginer, penser), l’action (écrire) et la vérification (affiner l’écriture et les détails). Il ajoute ensuite que “tout s’invente, tout se crée, il faut donc organiser tout cela. Et l’insatisfaction est aussi un facteur de réussite, il ne faut jamais être satisfait de soi, et toujours essayer de s’améliorer”.

L’auteur conclu son intervention en expliquant aux étudiants que “la rigueur est bénéfique. On ne fait rien sans rigueur, ou alors on se plante. Il ne faut jamais être sûr de soi, toujours se remettre en question. La première clé de l’inspiration c'est l’envie. Ensuite vient la culture, il faut se cultiver en permanence, c’est comme ça que l’on alimente l’inspiration. Et après bien sûr il y a le travail … et un peu de talent quand même. ”

Après des livres d’horreur, le prochain roman d’Arthur Ténor sera un roman fantastique, avec un univers à la Tolkien.