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Arthur Ténor - auteur jeunesse
17 avril 2011

A découvrir ou redécouvrir...

Le 12 avril vient d'être réédité en format poche (à 9 euros), un de mes romans les plus chers à mon coeur, A mort l'innocent ! chez Oskar Jeunesse. Cette version offre en annexe un entretien saisissant avec Mme Karine Duchochois, l'une des acquités de l'affaire Outreau. A l'heure où l'on vient de modifier la procédure de la garde à vue, ce témoignage édifiant peut utilement alimenter le débat.

En voici juste un extrait, justement sur ce sujet :

Arthur Ténor : À l'heure où nous réalisons cette rencontre, un projet de loi sur les conditions de la garde à vue est en discussion au parlement. L'un des objectifs du texte est d'éviter les dérives de ce moment “ difficile ”, pardon pour l'euphémisme, dont l'erreur judiciaire. Comment avez-vous vécu cette première phase de l'engrenage, les premiers interrogatoires, les soupçons, les menaces peut-être… ?

 

Karine Duchochois :

 

Ce fut horrible ! Comme je l’ai dit au policier : « C’est le ciel qui vous tombe sur la tête… »

Le plus dur, c’est cette sensation de ne plus rien contrôler et le soupçon qui pèse sur vos épaules pour un crime aussi affreux ! Le viol d’enfants ! C’est la honte, la misère…

J’aurais pu comprendre et je comprenais d’ailleurs quelque part que ces hommes, les policiers, faisaient leur boulot. On m’accusait de choses horribles envers des enfants, eux avaient le devoir de vérifier ces dires et rechercher si nous étions coupables, mais pas à n’importe quel prix !

On essaye de vous humilier, de vous faire culpabiliser, de vous faire craquer, de vous épuiser au final, en espérant qu’à un moment ou un autre vous allez enfin leur donner des aveux !

Il y a la méthode douce, puis la menace, puis parfois les coups ! Les aveux à tous prix !

J’ai moi-même reçu deux gifles de la part d’un policier pendant ma garde à vue. Une première parce que je ne voulais pas enlever mes baskets et une seconde quand j’étais immobilisée par quatre policiers sur le banc, après avoir manifesté ma colère envers celui qui venait de me gifler pour mes baskets…

C’est ça la réalité de la garde à vue aujourd’hui en France, en tous cas de celle que j’ai vécue dans notre beau pays des Droits de l’homme…

 

A découvrir donc, ou à redécouvrir...

OSKAR___A_mort_innocent___COVER

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