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Arthur Ténor - auteur jeunesse
24 février 2007

Sorties de mars...

En ce joli mois de mars, voici deux nouveautés ténoriennes à découvrir :

Né maudit - Nathan 12 et + (cliquez sur l'image pour lire le texte de 4ème).

nemaudit_2_

En voici le préambule : " Ce livre est un récit de fiction. Les personnages et les lieux ne sont donc pas réels et les événements imaginaires. Pourtant, cette histoire est vraie, parce qu'elle est inspirée d'un moment de l'Histoire de France qui ne doit pas sombrer dans l'oubli. Bien au contraire, il faut garder en mémoire, dans notre mémoire collective, que des êtres humains ont été châtiés par certains de leurs semblables au seul motif qu'ils n'étaient pas nés « comme il faut ». Aux heures sombres de l'Occupation, l'innocence ne leur a pas été accordée. Cela rappelle furieusement d'autres formes d'intolérance abjecte : né juif, né noir, né infirme, né ailleurs, né différent... Parmi les envahisseurs de la France en 1940, il n'y avait pas que des nazis, des SS, des tortionnaires... bref des monstres. Il y avait aussi des hommes, de simples hommes embrigadés sous une bannière. Malgré leur uniforme vert-de-gris, ils pouvaient devenir amis, amant, amours de femmes françaises. Certains le furent et ainsi, naturellement, naquirent des enfants de la guerre. Songez qu'on estime en France leur nombre à deux cent mille. Cela mérite bien qu'on parle d’eux... "

Et le texte qui précède en fin de livre l'interview réalisée de Daniel Rouxel, l'un de ces enfants de la guerre : " Je garde un souvenir très précis du moment où l'idée, plus exactement l'envie, m'est venue d'écrire ce récit, Né maudit. Je regardais les informations télévisées, avec plus ou moins d'intérêt, lorsque la présentatrice annonça un reportage à l'occasion de la sortie du livre de Jean-Paul Picaper, Enfants maudits. Mon attention s'est accrue à l'écoute de ceci : « On estime à deux cent mille ces enfants nés de mère française et de père allemand durant l'Occupation. Parmi eux, beaucoup ont eu à subir les brimades, les humiliations et le rejet d'une population traumatisée par cinq années de guerre. Voici donc le reportage sur l'un de ces enfants martyrs, Daniel Rouxel. » En suivant sur mon écran de télévision le témoignage de cet homme, né en 1943, que sa grand-mère enfermait dans le poulailler, que les villageois venaient voir comme un animal curieux, que ses petits camarades montraient du doigt en le traitant de « Fils de Boche », j'ai d'abord éprouvé cette morsure au cœur qui suscite colère et révolte, comme si j'étais moi-même blessé. C'est sans doute parce qu'en Daniel Rouxel, je voyais l'innocence dans toute sa vulnérabilité, livrée à la bête humaine. Quelle faute avait-il donc commise, ce garçon, pour qu'à huit ans on l'humilie en place publique ? Qui étaient-ils donc ces juges et ces exécuteurs de basses besognes ? Sans doute, l'incarnation de la bêtise mariée à la méchanceté. Et puis, j'ai attentivement écouté et observé cet homme qui aurait pu choisir, après tant de douleurs endurées, de devenir lui-même un persécuteur aigri. Au lieu de cela, Daniel a su comprendre les pourquoi du comment, et il a su garder intacte deux formidables qualités : la sensibilité et la compassion. Je n'étais plus seulement touché par le récit d'un enfant martyr, mais globalement par un être humain qui m'apparaissait d'une exceptionnelle gentillesse. Une fois achevé le manuscrit de Fils de Boche, je l'ai contacté. J'espérais qu'il accepterait de lire mon roman et de me donner son avis, car je ne voulais pas que ma fiction trahisse la réalité. Je souhaitais également lui proposer un entretien afin de mieux le connaître et, si possible, recueillir son témoignage personnel. Et cela s'est fait, aussi aisément qu'avec le meilleur des amis. L'image que je m'étais forgée de Daniel Rouxel était bien conforme à ce qu'il a su rester. "

J'ajoute un mot pour remercier Daniel à qui je dois ce roman qui compte pour moi parmi mes oeuvres majeures. Voici un lien vers son blog personnel : http://danydaniel.canalblog.com/ . On pourra en apprendre davantage sur ces enfants de la guerre en visitant ce site : http://www.coeurssansfrontieres.biz/ et tout spécialement cette page : http://www.coeurssansfrontieres.biz/5%20mr%20urs%20weit%20a%20dit.htm.

Autre sortie de mars, Chez OSKAR Edtions (pour 12 ans et +) A mort l'innocent !

En voici le prologue : 

         " L'homme que je vais évoquer dans ces pages est mort aujourd'hui, je veux dire tout à l'heure. Cette disparition ne m'a pas simplement peiné, elle m'a saisi comme si la main glacée de la faucheuse s'était enfoncée dans ma poitrine pour m'en arracher le cœur. Depuis, des flots de souvenirs remontent à ma conscience : des visions douces et d'autres d'une effroyable violence, des rires d'enfants, des cris d'indignation... et la morsure cruelle de la honte. C'est comme un tourbillon d'automne, emportant dans une danse macabre les images d'une tragédie. Je me sais pourtant capable de la reconstituer, tel un paysage de montagne dont je connaîtrais chaque pic, chaque faille, chaque aspérité.

Après l'hôpital, je suis rentré directement chez moi. Ne pouvant ni travailler ni me détendre tant ma confusion était grande, et pour éviter de tourner en rond en ruminant de vieilles rancunes, j'ai choisi de m'attaquer à ce puzzle disloqué de mes souvenirs.

Alors que je venais de m'asseoir à mon bureau et de poser une feuille blanche sous mes yeux, je me suis demandé à quoi allait servir ce récit. J'ai songé qu'avec la mort de Gabriel Orthis se refermait pour toujours le dossier d'une affaire qui mériterait de figurer dans le grand livre des indignités humaines. J'éprouvai soudain comme un devoir de mémoire à accomplir, pour que chacun ait un jour envie de dire : « plus jamais ça ! » Et je me suis mis à la tâche... "

En voici le thème : En 1969, alors que le procès de Lucien Léger vient de s'achever*, un instituteur est accusé du meurtre (et du viol ! ) d'un de ses élèves. Son seul crime est en vérité de ne pas être " normal ". Pourtant, sa vie va basculer dans une descente aux enfers épouvantable. Le plus effrayant dans cette fiction, c'est que cela peut arriver à tout le monde... A TOUT LE MONDE ! quand la bêtise se marie à la méchanceté, ainsi que je l'écris ci-dessus dans Né maudit.

* Il a été condamné pour avoir étranglé un enfant de 11 ans. Sa sortie de prison récente a suscité la polémique.

Et quelques critiques trouvées sur Internet :

Choisirunlivre.com : Guidée par les médias et alimentée par la calomnie, cette enquête fait écho à d’autres procès récents. Abus de justice, suspicion de pédophilie, mensonge d’enfants et d’adultes, réputation souillée, camouflage de preuves… forment la toile de fond de cette enquête qui date de 1965. Mais si les travers de la nature humaine sont intemporels, la bonté, le courage et la compassion dont fait preuve le jeune Rémy le sont également. En ayant le courage de ne pas juger sans preuve, de respecter autrui, et d’écouter la voix de son cœur, il sauve son instituteur en faisant triompher la vérité. Si l’homosexualité est évoquée avec pudeur et respect, le suicide est quant à lui raconté en détails et peut heurter le jeune lecteur. Rédigé avec soin, ce récit captivant et poignant peut faire l’objet d’une étude de texte et se prolonger par un débat sur le rôle de la justice, le danger de la calomnie, le respect de la différence ou les alternatives au suicide même en cas de grand désespoir.

Lirado.com : Un roman à l'histoire simple et qui pourtant ne peut que marquer car le lecteur est soulevé par l'indignation. Il ne faut pas grand chose pour déclarer un homme coupable, et ce Dreyfus des années 60 va très vite le découvrir. Homosexuel dans des années où ils sont rejettés, il sera confronté à la méchanceté ouverte des gens. Arthur Ténor dénonce avec grand justesse l'injustice et le non respect de notre siècle. L'histoire est émouvante et sensible. Ténor ne cherche pas à défendre la cause des homosexuels, mais souhaite passer un simple et unique message : La sexualité ne doit pas orienter le jugement. La fin du chapitre 7 est un véritable argumentaire fort sur cette question. Le roman est écrit au travers le regard d'un homme qui à l'époque des faits était élève de M. Orthis. L'écriture est retenue, sans fanfare, sans volonté de polémique ni de dramatisation poussée. La fin est un peu rapide à mon goût mais elle a le mérite d'être plausible. D'ailleurs je tiens à souligner le fait qu'Arthur Ténor a admirablement réussi à faire croire que ce fait divers était réel. A mort l'innocent est un de ses livres qui apprend aux jeunes le respect de l'autre.

Mickaël Espinosa (http://michaelespinosa.canalblog.com/archives/2007/03/24/index.html) " Il était certain que le thème de ce livre me toucherait puisqu’il s’agit de l’histoire d’un enseignant de CM2 qui devient la cible de la méchanceté des autres parce qu’il est homosexuel (et enseignant bien sûr !) et le pousse à une extrémité horrible. Arthur Ténor écrit ce récit avec beaucoup de retenue, sans fanfare, sans dramatisation poussée. Il a choisi la finesse et c’est tant mieux. Il est déjà tellement difficile d’aborder ce genre de sujet que la sobriété semble aisément de rigueur. Ténor tient son cap jusqu’au bout et donne un éclairage sur ces injustices du quotidien qui fera écho avec certaines affaires récentes.  "

Lu sur le blog des librairies Citrouille (Lille) : " Ce livre porte sur la justice et l’injustice. Il montre comment chacun, face à un événement (ici la mort d’un enfant), se situe.  Un jeune instituteur un peu différent de beaucoup d'autres adultes parce que sensible, homosexuel, encore idéaliste, va se révéler la victime expiatoire de toute une petite ville. Une enquête de police baclée va entrainer une erreur judiciaire. Un des élèves, seul, va ramener la vérité par son opiniâtreté, son courage, son intelligence et son humanité. Ce livre nous prouve que chacun, même parmi les plus jeunes, peut rendre le monde plus juste et humain. Quelle plus belle mission a la littérature que de servir ces causes ?

Gonzague , Le Bateau Livre (Lille)

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Commentaires
A
ce livre ma bocoup plus car il suspense est directement dans le debut de ce livre moi est ma classe avont bocoup aimer vos exemple:rumeure,félin
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S
j'ai acheté hier votre livre "né maudit", jai finis de le lire ce matin! J'ai 14 ans et je peux vous dire que cest la premiere qu'un livre m'interesse tant. Mille merci<br /> <br /> Je tenais a vous dire que ce roman a été agréable à lire et qu'il m'a montré la cruauté des hommes durant la guerre. J'ai été très touchée et émue par votre épilogue.<br /> <br /> MERCI BEAUCOUP!
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Arthur Ténor - auteur jeunesse
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